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Kinigamazi surclasse Hamilton et coiffe la couronne mondiale
Kinigamazi surclasse Hamilton et coiffe la couronne mondiale
KICKBOXING | Le combattant du Team Compétition Genève remporte nettement aux points un affrontement fabuleux dans une ambiance de feu au Petit-Lancy.
Article de Jean-Antoine Calcio - quotidien national TRIBUNE DE GENEVE | 04.05.2009 |
Après Jean-Marc Tonus et Carl Emery - devenu son manager - Patrick Kinigamazi a apporté un troisième titre mondial de kickboxing à Genève, samedi à la salle omnisports du Petit-Lancy.
C'est à l'issue d'un affrontement homérique face à Gary Hamilton, l'icône irlandaise, que le Rwandais de Genève a coiffé la couronne mondiale WKN des poids plumes. En surclassant son adversaire, qu'il a battu à l'unanimité des juges (117-115, 120-117, 119-116).
Décidément, Patrick Kinigamazi n'est pas un homme ordinaire. Intelligent et enjoué dans la vie, il se transforme en véritable guerrier lorsqu'il monte sur le ring. Avant de revenir parfaitement pondéré au moment de l'analyse, au terme d'une lutte phénoménale entre deux amis, devenus de farouches adversaires l'espace des douze reprises qu'a duré ce fabuleux championnat du monde.
Challenger, le combattant du Team Compétition Genève ne partait pas avec les faveurs de la cote. Jugez vous-mêmes: il possédait bien moins d'expérience internationale que Gary Hamilton, l'homme aux 71 combats internationaux et détenteur du titre depuis... 2002. Inférieur en taille et en allonge, il rendait encore plus de quatre kilos à l'Irlandais. Mais il était au top. Chapeau à son team, Brélaz, Mossière, Staeger et les autres.
Quelle condition physique
Ces «détails» n'ont pas impressionné le moins du monde Kinigamazi, qui croyait dur comme fer en ses chances. Il a abordé cette rencontre tambour battant. Et, à l'exception d'une baisse de régime prévue durant les 7e et 8e reprises, il n'a jamais faibli dans son effort. Au bénéfice de la condition physique qu'on lui a toujours connue.
L'allant du Rwandais de Genève, conjugué avec la routine et le courage de Gary Hamilton, a ainsi conféré à ce choc au sommet une dimension exceptionnelle. Autant sur le plan athlétique qu'émotionnel. Et leur accolade a superbement conclu cette lutte homérique entre deux grands champions.
Fraîcheur et sérénité
S'il a conquis tout le monde durant ce championnat du monde hors norme, Patrick Kinigamazi a aussi fait l'admiration des observateurs au moment de l'analyse, qu'il livra dans un étonnant état de fraîcheur et de sérénité: «Je lui ai administré un nombre incalculable de coups au foie. Il n'a pas bronché. Pour ma part, j'ai souffert sous les véritables coups de marteau qu'il m'a assénés. Mais finalement, j'ai trouvé cet affrontement moins éprouvant que je m'y attendais...»
Le verdict est tombé à l'issue d'une bataille de «boxeurs», même si l'Irlandais a encaissé deux terribles coups de pied au cours de la 9e reprise: «Je m'y préparais aussi et ce n'était pas pour me déplaire», confiait le nouveau champion du monde. «En fait, j'ai parfaitement respecté mon tableau de marche. Gary s'attendait à ce que mon rythme baisse après la mi-combat. Au contraire, j'ai accéléré et j'ai senti qu'il cédait peu à peu...»
L'œil droit tuméfié, Kinigamazi ajoutait: «C'était vers la fin, cela ne m'a pas gêné. Pas plus que la pression et le fait de disputer douze rounds. J'étais prêt et Gary est un grand champion qui a su faire preuve d'un immense orgueil!»
Une revanche explosive se disputera en décembre à Belfast.