Fiche Actualité

Création d'un Conseil Supérieur des Sports Martiaux à Genève. Article de la Tribune de Genève par Dejan Nikolic

Date : 26/04/2011

Le combat en cage s’érige en club à Genève (article de la Tribune de Genève du 26.04.2011 de Dejan Nikolic)

INÉDIT | Décrié, le combat libre semble toujours menacé d’interdiction. Des promoteurs et anciens combattants ont décidé de mener une croisade contre l'«illettrisme» sportif

© LAURENT GUIRAUD | Sous-sols du Kempinski: la réunion de plusieurs membres du conseil supérieur des sports martiaux; (de gauche à droite) Raid Salah, Carl Emery, Jean-Marc Tonus, et Philippe Brelaz.

Dejan Nikolic | 26.04.2011 | 14:45

Les mentalités changent. Ceux qui hier s’affrontaient sur des questions de philosophie martiale, tirent aujourd’hui à la même corde. Dernier exemple en date: la création du «conseil supérieur des sports martiaux» (CSSM). Signe que des organisateurs de combats et d’anciens sportifs d’élite peuvent s’unir leurs forces pour promouvoir les sports spectacle.

Boxes pieds poings (kick-boxing, full-contac, boxe thaïlandaise…), mais aussi MMA - arts martiaux mélangés - peuvent désormais se targuer d’une association faîtière, garante de l’humanité et la sportivité des disciplines pratiquées.

«On ne peut pas convaincre les gens d’aimer ce type d’événement, explique Carl Emery, ancien champion du monde de full-contact, promoteur de combats, et membre fondateur du CSSM. Mais on aimerait montrer au public que nous ne sommes pas des inconscients.» Objectif de la nouvelle structure: autoréguler le secteur. «En prévoyant deux médecins par soirée, un âge minimum de 16 ans à l’entrée de la manifestation…, énumère Raid Salah, cheville ouvrière du 4e Strength & Honor, qui se déroulera samedi au Théâtre du Léman. Alors que nous n’y sommes pas légalement contraints, nous tenons à réglementer nos manifestations.» La loi sur la protection des mineurs interdit en effet l’accès aux personnes de moins de 14, voire 16 ans à ce type de spectacle. «A Genève, l’application en la matière est jugée assez souple», commente Philippe Brelaz, policier, pratiquant et membre de la CSSM.

Interdire le MMA, non. «Le phénomène est là, c’est un fait. L’interdire reviendrait à le retrouver ailleurs, dans des circuits illégaux», résume Carl Emery. Mieux réguler la discipline, pourquoi pas. «Si l’Etat décide de légiférer, nous nous tenons à disposition pour le faire au mieux.» Un interlocuteur autoproclamé? «Dans les années 1980, le full-contact avait autant défrayé la chronique, rappelle Jean-Marc Tonus, ancienne gloire mondiale, aujourd’hui éducateur sportif. L’objectif est de protéger les combattants et un certain public. Le rôle du CSSM est aussi explicatif.»


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