Fiche Actualité

Article du Matin du 31.05.2010 sur Patrick Kinigamazi

Date : 01/06/2010

Boxe

Patrick Kinigamazi: super-plume de poids

par Jacques Wullschleger - le 31 mai 2010, 20h54
Journal "Le Matin"

Jeudi, il aura pour adversaire un Mexicain et son entourage lui dit: «Les boxeurs de ce pays sont très forts. Des durs au mal. Des os. Ça sera le plus dur combat de ta carrière.» Réponse de l’intéressé: «Ça m’énerve d’entendre ça. En Suisse, on dirait qu’on est handicapé.» Patrick Kinigamazi, super-plume de 27 ans (moins de 60 kg), 13 combats pros, 13 succès, quitte momentanément (?) le monde du kick-boxing, dont il est un des champions du monde, pour la boxe, qui a sa préférence. «C’est un risque que je prends, jeudi. L’heure de vérité. Mais quand il faut y aller, il faut y aller. Je suis d’accord d’être battu mais seulement par plus fort que moi.»

Argel Salinas, c’est l’homme que Kinigamazi trouvera en face de lui. A 24 ans, le Mexicain est solide, expérimenté, complet. Le 30 janvier, il a perdu contre le Français Cyril Thomas, match de demi-finale mondiale WBC. Puis face à Abraham Rodriguez pour le titre national. A son compteur, il est inscrit 20 combats; il en a gagné 13 dont 6 avant la limite et perdu 6, subissant 3 k.-o. Kinigamazi: «Un palmarès, ça ne veut rien dire.» Le combat est prévu en 10 rounds. «Il est tellement bien préparé physiquement et sa capacité est telle qu’il peut en tenir 20 s’il le faut», ajoute Giorgio Costantino, son entraîneur.

Depuis 13 ans en Suisse
Le Rwandais de Genève sera bientôt Suisse. «Ma naturalisation? Je m’en occupe», dit le futur citoyen de ce pays. «Ça fait un an que je l’attends», ajoute l’intéressé, depuis treize ans ici, terre où il a effectué ses études et joué au basket. La commune de Carouge le soutient, les autorités aussi. «On souhaite tous que Patrick soit Suisse très bientôt. Il est suffisamment connu et reconnu pour qu’il bénéficie d’une naturalisation accélérée. J’en ai parlé à Ueli Maurer, que j’ai rencontré il y a quelque temps», dit Christo Ivanov, député au Grand Conseil genevois et ancien champion de Suisse de judo, présent l’autre jour au Club pugilistique Carouge-Genève.

Patrick Kinigamazi attend impatiemment le document rouge. «J’ai l’habitude de poireauter. Il y a quatre ans, j’ai réclamé mon acte de naissance qui se trouve dans mon pays. Je ne l’ai toujours pas reçu.» Un passeport suisse lui permettrait de disputer un championnat d’Europe, un vrai, à la fin de l’année. «Il a le niveau», assure son entraîneur. Mais un combat après l’autre, aimait à dire la prévoyante Prudence Petitpas.


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